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Compilation d'artcles relatifs à notre patrimoine historique et culturel

Aït Amrane

Mohand ou Idir Aït Amrane
       1923 – 12 novembre 2004,
           


Mohand Ou Idir Aït Amrane, le géniteur de « Kker a mmis umazigh s’est éteint samedi ernier à minuit, à la veille de la commémoration du cinquantenaire du début de la guerre d’indépendance. Il était hospitalisé à Oran des suites d’une longue maladie qui l’a obligé à un alitement durant des semaines. Liant son destin à celui de l’Algérie, Mohand Ou Idir Aït Amrane, militant de la cause nationale l’a payé d’un emprisonnement de plusieurs années dans les geôles du colonialisme.
A l’indépendance il est nommé préfet d’Orléansville (Ech Cheliff) puis retourne à l’enseignement en qualité d’Inspecteur d’Académie à Tiaret. Après une altercation avec le Ministre de l’Education Abdelkrim Benmahmoud il rejoint le parti du Front de Libération Nationale en qualité de Contrôleur, poste qu’il occupera jusqu’en 1979, date à laquelle il retournera encore une fois dans l’enseignement au même poste d’Inspecteur d’Académie d’Ech Cheliff.
Nommé président du Haut-commissariat à l’amazighité (HCA), créé en 1995 sous la pression de la rue suite à la « grève du cartable », Idir Aït Amrane était un militant nationaliste de première heure du mouvement national, avant d’être nommé à la tête de cette institution placée sous la tutelle de la présidence de la République, chargée de la réhabilitation et de la promotion de la langue amazighe. Poésie de combat identitaire
Tout est dit dans le premier jet de ses strophes, écrit le 23 janvier 1945. Il est l’un des premiers chants nationalistes amazigh écrit quand il était lycéen à Ben Aknoun (Alger). Il fut le poète qui exprima les espérances en des chants patriotiques : la berbérité, les ancêtres, la paternité, le combat, le réveil, l’identité... Des valeurs, des mots d’ordres étouffés, pendant les longues nuits de colonisation. Aujourd’hui, les peuples épris de liberté, à l’exemple des africains du nord, peuple de Tamazgha, les Berbères continuent avec convictions, engagement à hisser l’étendard sous des balles assassines.

Ekker a mmis umazigh.
Itij nnegh yuli-d.
Atas aya g ur t zrigh.
A gma nnuba nnegh tezzi-d.
Azzel in-as i Massinisa.
Tamurt-is tukwi-d ass-a.
Win ur nebgh ad iqeddem.
Argaz ssegnegh yif izem.
In-as, in-as i Yugurta.
Araw-is ur t ttun ara.
ttar ines da t-id rren.
Ism-ls a t-id skeflen.
I Lkahina icawiyen.
Atin is ddam irgazen.
In-as ddin i gh-d ydja.
Di laâmer ur ten tett ara.
S umeslay nnegh an-nili.
Azekka ad yif idali.
Tamazight ad tegm ad ternu.
D-tagjdit bb wer nteddu.
Seg duran id tekka tighri.
S amennugh nedba tikli.
Tura ulac, ulac akukru.
An-nerrez wal’an-neknu.
Ledzayer tamurt âzizen.
Fell am an-efk idammen.
Igenni-m yeffegh it usigna.
Tafat im d-lhurriya.
Igider n tiggureg yufgen.
Siwd azul i watmaten.
Si Terga Zeggwaghen ar Siwa.
D-asif idammen a tarwa.
Debout fils de l’homme libre.
Notre soleil s’est levé.
Depuis longtemps je ne l’ai vu.
Frère, notre tour est arrivé.
Cours dire à Massinissa.
Qu’aujourd’hui son pays se réveille
Que celui qui ne veut pas avancer.
Qu’un seul d’entre nous vaut plus qu’un lion.
Dis, dis à ....Jugurtha.
Que ses enfants ne l’ont pas oublié.
Qu’ils le vengeront.
Qu’ils ressusciteront son nom.
Dis la kahina des Chaouis.
Qui a guidé les hommes.
Le pacte qu’elle nous a laissé.
Nous ne l’oublierons jamais ".
Nous vivrons avec notre langue.
Demain sera meilleur qu’hier.
L’amazigh croîtra et prospérera.
C’est le pilier du progrès.
Des montagnes est venu l’appel.
Nous sommes partis au combat.
Maintenant, maintenant plus d’hésitation.
Nous romprons mais ne plierons pas.
Algérie bien aimée.
Pour toi, nous verserons notre sang.
Ton ciel s’est éclairé.
Au soleil de la liberté.
Aigle, volant en liberté.
Porte le salut fraternel.
Du Rio de Oro à Siwa.
Enfants, le même sang nous unit.



Parcours d’un militant.

Mohand Idi Aït Amrane est né le 22 mars 1924 à Tikidount (Ouacifs), en Kabylie. Il a fréquenté une école primaire à Sougueur (Tiaret), puis à Mascara. Il a commencé à militer durant les années 40 pour la langue et la culture tamazight. Il a écrit ‘’Ekker a mmis oumazigh’’ (Debout fils d’Amazigh) en1945, alors qu’il étudiait encore au lycée de Ben Aknoun à Alger. Il faisait partie du fameux « groupe du lycée de Ben Aknoun » avec Hocine Aït Ahmed, Saïd Chibane, Amar Ould Hamouda, Omar Oussedik et Ouali Benaï. Cet hymne, dédié à la cause qu’il défendait depuis son plus jeune âge, a bercé des générations de militants de tamazight. Militant du PPA, il fut emprisonné, et libéré qu’après le débarquement allié. Elu en septembre 1962 député à l’Assemblée constituante, puis préfet (wali) de Chlef entre autres fonctions. Il est auteur de plusieurs ouvrages et traductions, dont les Mémoires de Ben Aknoun, Inachiden umanugh (chants patriotiques), Tajarumt n’tmazight (grammaire berbère). Il n’a manqué aucun rendez-vous de l’histoire de la revendication Berbère, notamment l’ouverture ‘’démocratique’’ du pays, dont l’une des conséquences a été la reconnaissance à petits pas, avec la grogne de la rue, par le pouvoir politique de la dimension amazighe de la société algérienne.
Haut-commissariat à l’Amazighité .
Aït Amrane avait un grand penchant nationaliste, mais il est tout aussi sensible à la revendication identitaire amazighe. Son nom sera actionné sur le devant de la scène, particulièrement en 1995. En Kabylie, tous les élèves faisaient, alors, la grève pendant l’année scolaire 1994-95. Des milliers d’enfants et d’étudiants en Kabylie avaient déserté les écoles. Deux importants acquis furent alors « arrachés » : l’enseignement du berbère dans les régions berbérophones et la création d’un Haut-Commissariat à l’amazighité rattaché à la présidence de la République. Mais il a fallu sept ans après la création du HCA pour que le berbère soit reconnu comme langue nationale. La création du HCA a été bien accueillie par beaucoup de militants de la cause berbère pour qui « cet acquis n’était pas rien comparé au désert institutionnel qui entourait la culture berbère. »

Enseignement de Tamazight .
L’enseignement et la formation pour les enseignants ont lieu depuis au moins une fois par an, et des colloques abordant des questions liées à la langue, à l’histoire et à la culture berbères sont organisés par cette institution. Des acquis arrachés après une longue lutte menée par le Mouvement culturel berbère (MCB), né des manifestations du Printemps 1980. Un mouvement qui s’était imposé comme une donnée incontournable sur la scène politique.

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