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6 février 2007 2 06 /02 /février /2007 00:00

Boulifa : Vie et œuvre
L’inconnu érudit

A. T. pour Liberté

Il est l’un des premiers algériens à élaborer des méthodes d’enseignement de la langue berbère. C’était en 1897. Deux siècles après, ce qui est sauvegardé de ses œuvres est toujours d’actualité pour les linguistes et les pédagogues.

Le mérite de Amar Saïd Boulifa revient aussi au fait d’avoir sauvé d’une déperdition certaine des textes littéraires d’une grande valeur et des poèmes du barde Si Mohand u M’hand qu’il a eu la chance de rencontrer.

Aujourd’hui, on connaît peu de choses sur cet homme. Il n’existe pas dans les programmes scolaires de son pays. C’est pour lever un pan de voile sur sa personnalité et son leg que l’association Issegh lui consacre un colloque ayant pour thème “Boulifa, le précurseur de la quête identitaire”, le coup d’envoi a été donné hier, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou.

Artistes, étudiants, élus, simples anonymes. Il y avait beaucoup de monde dans la salle. Étaient présents également des membres des familles d’Issiakhem, de Zemirli et la mère du chanteur Matoub Lounès. La première communication au programme a été présenté par M. Nabti, enseignant à l’université Mouloud-Mammeri.

Il a consacré son intervention à la méthode d’enseignement mise au point par Boulifa. “Il avait sa propre méthode d’enseignement. Boulifa créait lui-même ses propres supports didactiques. C’est une méthode révolutionnaire”, soutient le conférencier.

Il ajoutera : “Pour Boulifa, apprendre une langue c’est aller à contre-courant de ce qui se faisait par les institutions officielles. Il n’a jamais fait de linguistique mais il avait sa propre conception d’enseignement.” Dans l’après-midi, Abdennour Abdesselam, écrivain et chercheur, est revenu sur “Le discours autour de Boulifa”.

Deux autres communications étaient prévues jeudi dernier et devaient être animées par MM. Kacimi et Chemakh. Le premier est historien et chercheur à l’université d’Alger. Il témoignera de la valeur historique de l’œuvre de Boulifa. Saïd Chemakh, chercheur et enseignant à l’université de Tizi Ouzou devait décortiquer les écrits de ce penseur. Les activités prévues à l’occasion de cet hommage comportent également une représentation théâtrale et une exposition de photos et de livres.

Dans l’allocution d’ouverture, le directeur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, El Hadi Ould Ali a mis en relief l’importance que revêt ce genre de rencontres pour faire connaître tous ceux qui ont contribué à la valorisation de la langue amazighe et de la culture algérienne en général. Lui succédant, le président de l’association Issegh a retracé succinctement le “CV” de Amar Saïd Boulifa.

“L’objectif de ce colloque est de cerner les multiples aspects de son œuvre”. Invité à prendre la parole, un membre de la famille Boulifa a indiqué que ce dernier était derrière la formation de plusieurs instituteurs. Si Amar Ben Saïd Boulifa serait né en 1861 dans la région de Adeni (Larbaâ Nath Irathen). Instituteur, il enseignera jusqu’en 1929 : année où il prend sa retraite. Il décède le 8 juin 1931.

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